Mission Alpha : La Malédiction du Bwork
Un Xélor, d’un air grave, s’asseoit à une table et se met à fixer les convives un par un. Il se met à parler : Vous avez tous entendu parler, je pense, de la malédiction du Bwork ou maladie du Bwork. Comme vous le savez, cette malédiction touche environ 90% des aventuriers du monde des Douze. Vous savez aussi que notre Confrérie est à l’abri de cette malédiction. En tant que Conseiller et ex-Mentor de notre guilde, j’ai décidé de mener une étude sur ce fameux phénomène.
Il fait une pause, puis reprend. Le premier symptôme visible est une altération du langage. Après une étude à leurs contacts, et grâce aux informations recueillies par Dragolote, une serveuse de bière à la taverne d’Astrub, ainsi qu’une discussion avec Kagesama, mon idée de cette altération du langage s’est précisée. Je conçois, à l’heure actuelle, trois types de déformations :
- La première, la plus banale, se manifeste par un défaut d’élocution et une syntaxe grammaticale fréquemment incorrecte. Ce défaut se retrouve très souvent, mais certains Bworks ne présentent pas ce caractère.
- La seconde est l’utilisation d’abréviations et de termes aux consonances étranges mais qui semblent avoir un réel sens. J’en ai fait une petite liste qui est loin d’être exhaustive.
Le Xélor tend un carnet aux convives, sur lequel sont griffonnées quelques notes : - noube : débutant
léveule : cercle de puissance
langage èce aime èce : c’est comme cela que les Bworks nomment ce système d’abréviations et de nouveaux mots.
ixpé ou peut-être xp : le fait de gagner en puissance en combattant des monstres.
plize : s’il te (vous) plaît
pécé : ???
- Enfin, la troisième altération du langage, et la plus mystérieuse à mon sens, est l’utilisation de mots inappropriés ou n’ayant aucun sens, mais ne semblant pas venir d’une autre langue. On peut citer
ordi,
pécé, le verbe
se connecter est aussi utilisé fréquemment, quoique l’abréviation
se co soit plus utilisée. Ils parlent aussi de jouer, comme si pour eux la vie était un jeu.
Cette conception faussée de la réalité est, je pense, le résultat de troubles du comportements. En effet, mis à part les troubles du langage, j’ai remarqué que l’agressivité des Bworks était souvent démesurée et qu’après seulement une bière ou deux ( ce qui est peu, vous en conviendrez ), ils devenaient violents.
Je me suis ensuite intéressé aux causes de ces comportements.
Il commande un bière de Bwork, et quelques noix de pécan. Dans ma jeunesse, j’ai étudié les Bworks, les vrais cette fois. Or, il s’avérait que leur faible intelligence et leurs communications par borborygmes étaient dus à leur alimentation.
A ces mots, il exhibe les noix. En effet leur régime exclusif de noix provoque une accumulation de gaz, après digestion, et ce gaz, en se dilatant du fait de la chaleur, comprime les organes, dont le cerveau ; celui-ci ne peut donc pas se développer normalement. C’est d’ailleurs pour cela que les vieux Bworks, ayant une dentition moins solide, changent de régime alimentaire et, leur cerveau pouvant se développer, ils peuvent s’intéresser à la magie.
J’ai donc pensé que cette malédiction provenait simplement d’un changement de régime alimentaire chez l’aventurier. Cela expliquerait bien des choses : le défaut d’élocution s’expliquerait par la dilatation du gaz et la compression du cerveau. Les mots aux consonances étranges, eux, seraient dérivés du langage Bwork, et quand à la conception faussée du monde, elle serait due aux hallucinations provoquées par cette.. boisson.
Il montre cette fois la chope de bière. Enfin, l’agressivité s’expliquerait par la douleur que provoque cette dilatation, et la violence due aux bières d’Astrub seraient la conséquence d’une intolérance à des ingrédients de sa composition, l’estomac étant fragilisé par le régime alimentaire du Bwork.
Mais une dernière question se pose : Pourquoi, subitement, des centaines d’aventuriers viendraient se piquer d’aller se nourrir exclusivement de noix diverses et de bière de Bwork ? Je dirais, tout simplement par un phénomène de « mode » : c’est le phénomène que j’appelle le phénomène « troupeau de Bouftous ». Un aventurier, dans des temps et à une époque X, a essayé ce régime, a côtoyé des Bworks ou a de la famille Bwork ( oui, c’est possible ! Les Bworks et les humains sont des humanoïdes compatibles ), et par ce phénomène de mode, toute une population a adopté ce régime. C’est du moins une théorie, la seule explication que j’ai trouvée.
Il s’arrête, puis reprend plus calmement. Chers confrères, je vous ait fait part de mon raisonnement. Il ne tient qu’à vous d’y adhérer. Quoiqu’il en soit, je vous remercie de m’avoir écouté, j’espère avoir été utile.
Je tiens aussi à remercier Kagesama et Dragolote, qui n’auront malheureusement pas vu le projet aboutir.
Si vous avez des précisions, des informations ou des critiques à me donner, je serai ravi que vous m’en fassiez part.
Sur ce…
Le Xélor se retire, non sans avoir auparavant jeté aux latrines les échantillons de démonstration.