*Un écrit racontant l'histoire de La sramette Lerrana*
I/ L'enfanceJe n'ai pas eu une enfance heureuse, loin de là. Je suis née dans une petite famille d'un clan féca, en banlieu de Brakmâr. Mais je n'étais pas faite pour la normalité. A ma naissance, ma peau était d'une teinte violacée, ce qui est toujours le cas. Dans la rue, les gens me jettaient des pierres, les autres enfants se jetaient sur moi, me frappaient. Je rentrais chaque soir couverte de bleus, de sang séché et coagulé. Ma famille était mon seul espoir, un nid douillet, où je pouvais vivre, tranquillement. Le conseil du village avait voté plusieurs fois pour mon exclusion, du fait que je faisais peur aux autres enfants. Mon père s'y est opposé farouchement, disant qu'il faurdait lui passer sur le corps avant de m'atteindre. J'en avais les larmes aux yeux. J'avais devant moi la seule personne au monde qui m'acceptait.
Je n'en était qu'au début de mes malheurs, et comparé à ce qui allait arriver, la vie était bien douce! Le jour de mes Dix ans approchait. Mes proches étaient en fête. J'allais devenir une adepte de Féca, comme eux! Ils me laissèrent donc m'endormir tranquillement, le Soir S, en sachant que je serais changée le lendemain. En rêve m'apparurent les dieux. Je les entendaient tous, me faire leurs propositions.
-Allons, petite, rejoins-moi, tu rencontreras Honneur et courage au coeur de la Bataille!
-Joins-toi plutôt à moi, et apprends le respect de la sieste et de la nature!
-Tss... La voie de la scarification est la seule valable; suis la.
-Allons, viens donc déterrer des trésors à nos côtés!
-Tu ne préfères donc pas soigner tes proches, ma fille? Viens donc!
-Suis plutôt la voie du jeu, pitchoune!
-L'alcool te tend les bras, accepte ses vertus, et -hips!- son savoir.
-Rejoins mes disciples, et mon arc ainsi que mes flêches seront à ton service.
-La magie du temps est la meilleure, deviens un de ses utilisateurs!
-Hum... si tu me rejoins, tu ne sera jamais seule, et les animaux seront toujours à tes côtés...
Mais je n'en voyais qu'une seule, parmis tou ces avatars divins bruyants; c'était celle qui n'avait pas encore parlé. Je m'approchais de la déesse de mes parents, souriante. Je t'endais ma main. Un sourire éclairait mon visage. Elle tendit la sienne, qu'un voile noir repoussa. On m'écartais de ma déesse! Je remarquais à ce moment un deuxième dieu muet. Il était d'une paleur extrème, au point que l'on puisse penser qu'il n'avait jamais vu la lumière du jour. Il était également squelettique, et dans ses orbites vides, on voyait un regard arrogant et provocateur. Il se leva, dans un magnifique effet de cape (celle qu'il portait), qui magnificiait ses poignards. Il s'avança, et me dit:
"Laisse donc tomber tout ces croulants, petite; Ils n'ont qu'à te proposer des choses bien peu significatives. Qu'à--t-on à faire de la gloire, des honneurs ou de la richesse? Moi, je t'offre une chose oubliée: la libertée, le plus grand des pouvoirs. Deviens un disciple de Sram, petite!"
Je regardais Fécatte, qui semblait dire : fait ce qui te semble Juste. Je suivis ce comseil muet.
Je plaçais ma main dans celle du tas d'os (où du moins ce qu'il en restait). Je me réveillais, portant un tatouage sur l'épaule. Des vêtements propres m'attendaient à côté de mon lit. Je les enfilais. Il m'allaient à la perfection. Etait-ce un cadeau de mon dieu? Je me dis que j'aurais tout mon temps pour refléchir plus tard; On m'attendait, on bas! Je dévalais les marches quatre à quatre. La fête battait son plein. Je descendit, silencieuse comme une ombre.
Une personne me remarqua, puis deux, puis trois. La fête s'attrrêtait petit à petit, un calme froid prenait place. Plus rien ne bougeait, ni ne parlait, jusqu'à ce que mon metit frère demande:
"Popa, dit, dit, popa, pourquoi que Lerrana elle est pas comme toi? Tu avais pas dit ça, non?"
A partir de ce moment, un immense brouhaha prit la place de l'ambiance,si joyeuse.
Je préfèrais m'éclipser sans bruit, me rendant compte des qualités de mon nouveau corps. Mon père m'attendait dehors. Il ne bougeait pas. Regardant le ciel, il disait:
"Tu as donc préféré Sram à Fécatte... Je ne t'den tiendrais pas rigueur. Qu'importe comment tu sois, tu reste Lerrana!"
Une vague de bonheur m'envahissait. Si on ne me reniait pas chez moi, tout irait pour le mieux!
Ce n'est qu'en me baladant dehors que je compris l'horreur de la chose; on ne me frappait plus, on me fuyait. Les gens ne m'approchaient plus. Je leur inspirait l'horreur. Et tout allait crescendo. En rentrant chez moi, je vis mes parents, me regarder avec un air morbide, comme si j'étais un étrangère. Ils me frappèrent. Ne voulant pas les blesser, je me laissais faire. Je m'enfuyant en courant, en pleurant! Mes seuls êtres chers ne voulaient plus de moi.
Je voulais mourir. J'allais m'approcher d'un croc gland enragé, pour enfin quitter ce monde.
Une main squelettique se posa sur mon épaule. Ce n'était qu'une apparition, Mais elle me redonna courage. Mon esprit dérangé m'avait rappellé que je ne connaissait rien à la libertée!
Je devait voir ce que c'était, avant de mourir. Je me réfugiais donc dans le temple d'hécate, en attendant des jours meilleurs...
FIN(de la première partie)